Portraits
Elena Mañeru, fondatrice de M180, une entreprise à mission pour valoriser les métiers à forte utilité sociale
Elena Mañeru, co-présidente du réseau Femmes de Bretagne, a créé l’entreprise M180 début 2020, une entreprise à mission pour valoriser les métiers à forte utilité sociale. Auparavant directrice des ressources humaines, elle accompagne désormais les femmes et les entreprises dans des démarches porteuses de sens. Portrait d’une entrepreneuse engagée.
BONJOUR ELENA, POUVEZ-VOUS PRÉSENTER VOTRE PARCOURS POUR LES LECTRICES ET LECTEURS D’ENTREPRENEUZE ?
Je m’appelle Elena Mañeru, j’ai 40 ans, je suis d’origine espagnole et cela fait 20 ans que je suis en France. J’ai travaillé 17 ans en tant que directrice des ressources humaines dans trois structures différentes où l’épanouissement des personnes et l’évolution des compétences étaient vraiment au centre. Ces expériences m’ont permis de rencontrer des personnes assez incroyables et de tester des méthodologies novatrices et très pragmatiques sur le management responsabilisant et l’intelligence collective. Des expériences très inspirantes !
Pendant ces années, j’aimais bien partager mon expérience, témoigner et écouter d’autres témoignages dans des conférences. C’est dans ce cadre-là, pendant une table ronde en 2016, que j’ai rencontré Marie Eloy, la fondatrice du réseau Femmes de Bretagne. On ne s’est plus quittées. Cela fait 4 ans que l’on travaille ensemble. J’ai d'abord rejoint le conseil d’administration en tant que secrétaire puis co-présidente depuis 2 ans maintenant.
Il n’y a pas de hasard dans la vie. J’ai rejoint Femmes de Bretagne parce que j’avais déjà beaucoup d’admiration vis-à-vis des entrepreneur·e·s en général. Dans mes précédents postes, j’ai toujours été très proche des collaborateurs des différents services (commerce, recherche & développement, etc.). Cette vision globale de l’entreprise m’a toujours intéressée.
QU’EST-CE QUI VOUS A DONNÉ ENVIE D’ENTREPRENDRE ?
La question d’entreprendre est venue assez naturellement. C’est un besoin qui a émergé des tripes un jour où j’étais à nouveau face à une situation que je considérais injuste. C’était une situation que j’avais déjà vécue et je me suis dit que l’on pouvait faire quelque chose.
En effet, j’avais constaté que les prestataires de services à la personne avaient des difficultés à fidéliser et à faire monter en compétences les salariés. Cela se traduit par un turn-over important et une qualité du service qui n’est pas égale à chaque fois. Je me suis intéressée à eux, en faisant une étude de marché pendant laquelle j’ai rencontré toutes les personnes que je pouvais, de différents secteurs d’activité. Grâce à ces échanges, j’ai créé l’offre de formation et de conseil M180, qui s’adresse aux métiers à forte utilité sociale (agents d’entretien, aides à domicile, aides-soignants, etc.).
QUELS CHALLENGES SOUHAITEZ-VOUS RELEVER AVEC VOTRE ENTREPRISE ?
Pour valoriser un métier, il faut déjà que la personne qui l’exerce soit fière, ou en tout cas qu’elle porte le métier avec honneur. On ne peut pas valoriser un métier si à chaque fois que l’on rencontre quelqu’un qui fait ce métier, il en a honte. Le challenge principal, c’est de changer notre regard sur ces métiers du « care ».
Nous avons besoin d’une reconnaissance de toutes les compétences nécessaires pour exercer ces métiers. Des compétences techniques, de la responsabilité, beaucoup d’autonomie et une charge mentale et physique forte. Ce sont des compétences factuelles, qui ne sont pas genrées.
Mon objectif est de prendre soin de ceux qui prennent soin de nous d’habitude, de leur rendre la pareille et d’améliorer leurs conditions de travail. Nous abordons la capacité personnelle à bien s’occuper de son corps de façon durable, la question du sens et de l’utilité.
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