Portraits

Aude Jolivet, co-fondatrice de Élizaé, la garde-robe éco-responsable

Rencontre avec Aude Jolivet, co-fondatrice de Élizaé et associée de ses deux soeurs. Ensemble, elles ont imaginé la première garde-robe responsable écologiquement et économiquement. Comment ses valeurs l'ont menées à créer cette entreprise ?

Bonjour Aude, pour les lectrices d’Entrepreneuze, peux-tu nous rappeler ton parcours et ce qui t’a menée à l’entrepreneuriat ?

Je me présente, Aude Jolivet, j’ai créé en mai 2019 avec mes deux sœurs et associées, Elizaé. Mon parcours professionnel est le suivant : après l’obtention de mon bac ES, j’ai enchaîné avec un DUT Techniques de commercialisation, suivi d’une licence Management PME-PMI. C’est cette dernière qui a développé chez moi une forte attirance pour le milieu entrepreneurial.

Après 5 années à exercer dans le secteur bancaire, c’est à l’arrivée de mon deuxième enfant que j’ai décidé de changer de voie professionnelle. J’étais en quête d’un épanouissement professionnel et personnel, et l’entrepreneuriat, après beaucoup de réflexion, m’a semblé la voie idéale. J’ai profité de mon congé parental pour faire mûrir mon projet et mener une étude de marché afin de valider la faisabilité de mon projet.

Elizaé

Présente-nous ton activité…

Elizaé est la première garde-robe à louer d’Angers. Nous proposons aux Angevines de louer des tenues de marque à petits prix. Parce que chaque évènement est unique, chaque tenue doit l'être aussi. Nos clientes disposent d'un large choix parmi plus de 400 pièces habillées, en parfait état et régulièrement renouvelées. Notre sélection multi-marque est aussi la garantie d'un choix adapté à toutes les femmes. Un concept éco-responsable qui s’inscrit dans un marché de niche.

Comment tes valeurs sont-elles impulsées au quotidien dans ton entreprise ?

Lors de cette profonde remise en question professionnelle, j’ai mis un point d’honneur à développer un projet en accord avec des valeurs qui me tiennent à cœur, et qui me permette d’être fidèle à qui je suis. Les valeurs qui guident nos choix pour Elizaé sont le retour au « raisonnable » écologiquement et économiquement, le retour du « lien social » en commerce et la qualité du conseil. Ces valeurs sont présentes au quotidien, autant en « backstage » - elles sont au cœur de nos choix stratégiques pour l’entreprise - qu’en magasin où nous mettons tout en œuvre pour transmettre les valeurs d’Elizaé à nos clientes.

Qu’est-ce qui distingue ton concept d’une autre marque de dépôt/location ?

Notre concept se distingue principalement par l’expérience client que nous offrons. Aujourd’hui, très peu de magasins en France proposent ce concept. Nous avons fait le choix (et le pari !) de présenter notre offre exclusivement en magasin afin de pouvoir créer un véritable lien avec nos clientes et les conseiller. Notre showroom, situé à l’étage de la boutique, nous permet de prendre le temps de conseiller nos clientes afin qu’elles optent pour une tenue qui leur va VÉRITABLEMENT bien ! Canapé, thé, café… tout est fait pour que nos clientes se sentent comme chez elles !

Quels ont été les obstacles rencontrés, tant dans ton parcours d’entrepreneuse que dans l’élaboration de ton concept ?

Grâce aux nombreux dispositifs existants en France, je dirais que le parcours entrepreneurial s’est fait relativement facilement. J’ai pu bénéficier du statut de demandeur d’emploi et donc, gratuitement, d’un très bon accompagnement de la part de la BGE pour la réalisation de l’étude de marché.

Je dirais que c’est aujourd’hui que nous rencontrons un véritable obstacle. En phase de développement pour Elizaé et à la recherche de nouveaux financements, nous avons des difficultés à trouver un accompagnement adéquat parmi les organismes existants. Notre entreprise propose de l’innovation de service, nous ne pouvons nous appuyer sur des business models déjà existants, nous avons donc besoin d’un accompagnement qui se rapproche de celui proposé aux start-up, mais nous ne remplissons pas assez de critères pour être accompagnées par Angers Technopole par exemple. Il n’existe aucun entre-deux. A ce jour, nous devons prendre des risques, lever des fonds, sans pouvoir être accompagnées aussi bien que certaines autres entreprises angevines. Ce constat est un peu décevant. Heureusement, nous avons tout de même un accompagnement post-création avec la BGE qui est extra, surtout pour la partie communication et développement de « l’existant ».

Élizaé

Comment as-tu évolué avec ton entreprise ?

Créer son entreprise, c’est se confronter à ses forces (parfois insoupçonnées) mais également à ses faiblesses, ses failles. C’est finalement un super travail d’introspection ! Chaque jour, notamment grâce à mes associées, Elizaé me fait grandir et m’oblige à tirer le meilleur de moi-même. Quelle qu’en soit l’issue, entreprendre est une expérience profondément enrichissante.

Quelle est ta plus belle satisfaction ?

Notre plus belle satisfaction, c’est d’être allées au bout de notre projet, d’avoir réussi à réaliser une étude de marché de A à Z et d’être parties à la recherche de financements sans jamais baisser les bras. C’est également, pour moi, d’avoir réussi à embarquer mes deux sœurs et associées de choc dans cette aventure.

Elizaé

Que fais-tu au quotidien pour pousser les femmes à réaliser leurs rêves/leurs projets ?

Maintenant que j’ai écouté cette petite voix intérieure qui me disait depuis longtemps de tout plaquer pour réaliser mes projets, j’apprécie de pouvoir conseiller des femmes qui sont en pleine quête d’un épanouissement professionnel. Quand j’ai fait mon premier « live » sur Instagram au sujet de l’entrepreneuriat, j’ai pu constater à quel point les femmes, souvent des femmes déjà mamans, sont en plein questionnement sur leur ambition professionnelle et apprécient de pouvoir échanger à ce sujet. Je compte donc réitérer l’expérience !

Comment t’imagines-tu dans cinq ans ?

Dans cinq ans, je m’imagine toujours en train de faire grandir Elizaé au côté de mes sœurs. Nous avons encore de nombreux projets à développer à Angers. Je m’imagine encore plus à l’aise dans mon « job » d’entrepreneuse et donc encore plus épanouie.

Que dirais-tu à la Aude d’il y a 10 ans ?

Il y a 10 ans, j’avais donc 20 ans… Je lui dirais qu’elle a eu raison de ne pas écouter les quelques professeurs et le directeur d’école qui, pendant ses années de collège, lui imaginaient un avenir bien différent… Je lui dirais de ne jamais oublier qu’avec beaucoup de conviction, de travail et de belles rencontres, on peut aller bien plus loin qu’on ne le soupçonne !

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

Une belle réussite pour Elizaé évidemment, nous y mettons tant d’énergie… mais également de ne jamais oublier que mes enfants, mon mari, mes proches, sont essentiels pour que l’équation soit parfaite !

Par Bérengère Soyer
Crédit photos Élizaé

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