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Témoignage de nos entrepreneuses: Isabelle Masson-Mandonnaud, rester soudés et ouverts aux autres

Nous avons demandé à nos anciennes interviewées comment elles avaient géré la crise et notamment les deux mois de confinement. Isabelle Masson-Mandonnaud, fondatrice de la marque Sephora et de Sabé Masson-La Maison du Soft Perfume, nous raconte...

À QUEL(S) ENJEU(X) AVEZ-VOUS DÛ FAIRE FACE DANS UN PREMIER TEMPS À L’ANNONCE DU CONFINEMENT TOTAL ?

Premier enjeu : communiquer avec l’équipe et faire les bons choix économiques. Fermeture de la boutique et mise en chômage partiel. Comme dans chaque moment difficile : garder son sang-froid, gérer au plus vite et au plus précis les actions administratives et matérielles, puis imaginer et mettre en place une communication client : quelle voix  la marque doit-elle porter vers ses clients ? Et quels moyens mettre en place sans investir ?

COMMENT VOUS ÊTES-VOUS ORGANISÉE ET RÉINVENTÉE DEPUIS, POUR CONTINUER À FAIRE TOURNER VOTRE ENTREPRISE ?

Intéressant de constater et analyser les réactions de nos clients sur le net. Ils ont eu assez vite besoin qu’on leur parle via des images, histoires, trucs de l’équipe pour tenir le coup. Me réinventer, je ne sais pas… mais en tant que mère de famille et via mes précédentes expériences d’entrepreneuse, je fais appel immédiatement à mon cerveau froid : priorité organisation. Quand le bateau risque de couler, c’est « Tous sur le pont ! »  On vérifie si tout le monde a sa bouée, on veille à garder le cap et on écope. Ça marche pour tout. Mais si j’employais ce mot « réinventée », il irait dans le sens du dossier de présentation que j’ai réalisé dans le contexte de notre recherche de partenaires financiers. Jamais je n’avais eu le temps d’aller au fond d’un tel dossier, si intéressant à façonner. Avec Yohan, notre directeur financier, nous avons eu grand plaisir à réaliser ce document et peut-être même que cela nous a fait garder le cap : un tas de feuilles blanches que l’on remplit comme si c’était le dernier, vue la crise économique, et qui vous garde à la surface et qu’à la fin, vous chérissez parce que vous avez tenu !!!

témoignage laure rondeau desroches

DÉCRIVEZ EN QUELQUES MOTS LA RÉALITÉ DE VOTRE QUOTIDIEN DE CHEFFE D’ENTREPRISE EN CE MOMENT :

Une attention importante à tous les signaux faibles, une grande prudence humaine répétée, ressassée à toute l’équipe. Une phrase à l’esprit chaque jour : « Protégeons-nous et continuons d’avancer moins loin, moins vite et mieux. » Et si tout est arrêté, alors réfléchissons pour avancer à l’intérieur, ce qui nous permettra, à la sortie de crise, de mettre en commun la richesse de nos émotions, réflexions et idées pour stratéger la relance.

QU’EST-CE QUE CETTE CRISE VOUS AURA ENSEIGNÉ POUR LE FUTUR ?

Rien n’est jamais acquis. Ces périodes de crise nous font toucher le bien-fondé ou non de nos actions dans l’entreprise. On se rend compte qu’on peut, en moins de temps, faire des choses simples qui nous semblaient une montagne, mais aussi qu’il faut donner plus de temps à des sujets de fond comme la flexibilité, la résilience, et guider son équipe plus encore dans cette énergie. Très intéressant de voir les réactions de chaque membre de l’équipe en période de « disette ». Je n’ai pas été étonnée, cela n’a fait que confirmer mes impressions sur chacun. Nous sommes restés soudés et respectueux de l’entité entreprise, la marque nous nourrit financièrement mais pas que… Tout le monde chez nous a pris soin de la marque même de loin, avec un profond questionnement collaboratif. Tout cela avec en fond : se tenir au courant de l’économie et de l’état du monde, ne pas rester centré sur son problème et rester en lien avec les autres ami·e·s entrepreneurs·euses…

Par Bérengère Soyer
Crédit photos Crédit Photos A.Lamachère / SABE MASSON

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