Se battre pour le respect du droit des femmes, l’égalité ou encore la parité peut prendre tout son sens en jetant un coup d’œil sur le monde du numérique. Avec seulement 27% de femmes en poste dans ce secteur d’activité, moins de 15% dans l’intelligence artificielle et 9% seulement de femmes à la tête de start-up tech en France (selon les chiffres 2016 de Femmes@Numérique), il est plus qu’urgent de faire bouger les lignes ! D’autant plus que la révolution technologique est en marche. Qu’il s’agisse de développer les usages de l’intelligence artificielle, d’exploiter le big data ou la blockchain, de proposer de nouvelles applications en matière d’IoT (objets connectés)…
Pour toutes ces technologies et les services qu’elles permettent de rendre à la société, aujourd’hui, les hommes sont majoritairement aux manettes : conception, code, analyse, interface homme-machine (d’ailleurs, le terme n’est pas neutre)… induisant forcément un biais dans les usages. Plus que jamais, en matière de tech et de numérique, l’inclusion est un sujet de société. Et si on commençait par les femmes…
L’histoire de la tech n’a pas toujours été écrite par les hommes. Comme nous le rappellent les acteurs de la démarche Femmes@numérique, en 1843, c’est la britannique Ada Lovelace qui développe le tout premier programme informatique. Cent ans plus tard, Grace Hopper développe le premier compilateur (une sorte de traducteur de code) et initie le langage informatique COBOL. Ce sont également des femmes qui programmèrent en 1946 le premier ordinateur entièrement électronique…
Selon son étude 2018 menée avec Cap Gemini, le collectif JFD (Journée de la Femme Digitale) dont la prochaine édition a lieu le 19 avril à Paris, a fait émerger trois freins majeurs des femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat dans la tech : le financement, la formation et la confiance.
Certaines ont tout de même réussi à dépasser ces obstacles et sont de beaux exemples à suivre... Parmi ces quelques figures exemplaires de l’entrepreneuriat féminin dans la tech, on peut citer (de façon non exhaustive) Marjolaine Grondin, qui a fondé Jam, un robot conversationnel d’actu pour les jeunes, Roxanne Varza, co-fondatrice de StartHer et directrice de Station F, Aude Barral, co-fondatrice de CodinGame, qui travaille depuis plusieurs années pour l’inclusion numérique, ou encore Aurélie Jean, experte des mathématiques et de l’algorithmique, qui jongle entre l’entrepreneuriat, la recherche et l’enseignement, et a fondé In Silico Veritas, une start-up qui a également pour vocation l’apprentissage du code pour tous.
Pour faire face à cette sous-représentation des femmes dans le numérique et la tech, les projets se multiplient, soutenus notamment par l’Etat à travers les actions du Secrétariat d’État au Numérique, mais aussi et surtout des réseaux et des associations.
Parmi les initiatives à suivre, si vous voulez vous lancer dans un projet d’entreprise dans le numérique et/ou dans la tech, voici une sélection de 10 structures -associations, réseaux, fondations, mouvements,…- à retrouver sur le web et les réseaux sociaux pour connaître leurs actualités, réseauter, vous former, participer à des groupes de travail, échanger sur vos projets, trouver des financements et du soutien.
Parce que lorsqu'on se lance dans l’entrepreneuriat dans le monde du numérique, réaliser sa veille sur les tendances, les sujets de fond, capter des signaux faibles, rester connectée aux influenceurs du secteur et travailler en réseau, est également et surtout incontournable !
De mon côté, je me suis intéressée à l’initiative de Social Builder, soutenue par Facebook, et son programme #SheMeansBusiness, visant à former des femmes sans emploi ou en reconversion professionnelle et qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat dans le monde du numérique ou dans la tech. Développer son leadership et sa confiance en soi, ses compétences numériques (notamment dans le marketing digital), son esprit d’entreprendre… Le programme propose un MOOC ou encore des sessions de cours plus spécialisés (webmarketing, développement informatique…) ainsi que des rencontres physiques : des bootcamps qui réunissent plus de 2000 entrepreneuses chaque année et du mentorat avec des entrepreneuses numériques un peu plus expérimentées qui ont à cœur de transmettre leur expérience. C’est ce programme que je viens de rejoindre en tant que mentor pour la nouvelle session qui a démarré au mois de mars…
Parce que rendre le numérique et la tech accessibles à toutes, c’est l’affaire de chacune d’entre nous !
Par Gaëlle Roudaut
Crédits photos Pixabay et Wikipédia
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